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SAINT JEAN D'ILLAC

La CUB met cap à l’ouest vers le Bassin

Publié le 28/06/2013 à 06h00

Par Olivier delhoumeau commentaire

 

La CUB met cap à l’ouest vers le Bassin

MARTIGNAS-SUR-JALLE Proche de Mérignac, cette ville de 7 346 habitants va devenir officiellement, lundi, la 28e commune membre de la CUB||QUOI DE NEUF ? Le rattachement à la CUB s’accompagne d’un transfert de compétences. Fabienne Gavarrino, 55 ans, commerçante « Très bien. J’ai eu deux enfants scolarisés au lycée Daguin, à Mérignac, et ça a été pour eux la croix et la bannière au niveau des déplacements. Quand leur emploi du temps ne coïncidait pas avec les horaires du bus, ils devaient attendre des heures. L’amplitude proposée par le réseau TBC va changer la vie des lycéens actuels, et plus généralement celle des habitants. Pour le reste, j’attends de voir les résultats. » Lundi 1er juillet, Martignas -sur-Jalle fera officiellement son entrée dans la CUB. Depuis la création de cette dernière en 1968, c’est la première fois qu’une nouvelle commune vient élargir son cercle. Mercredi soir, le Conseil municipal de la ville a marqué le coup en élisant le maire socialiste, Michel Vernejoul, comme (seul) représentant de la ville au sein de la Communauté urbaine. Quelle est l’identité de la 28e commune membre ? Que va-t-elle peser dans l’ère métropolitaine de Bordeaux ? Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sa population ne dépassait guère 700 habitants. Martignas était rurale, à l’image de son blason, symbolisé par l’épi de maïs, le pot de résine et le mouton d’argent. Les propriétaires terriens vivaient de la forêt et le vent séchait le linge des lavandières au bord de la jalle. Toutefois, sa dimension militaire en a fait un village à part. L’impact des 30 Glorieuses Le mariage s’est noué il y a près d’un siècle, avec la naissance du camp de Souge, en 1915. De nombreux régiments s’y sont succédé. Le 13e RDP (régiment de dragons parachutistes) est le dernier occupant en date. En provenance de Dieuze (Moselle), ses 800 personnels civils et militaires ont débarqué en 2011, à la faveur d’un vaste redéploiement national des forces. Les 30 Glorieuses ont précipité l’essor de cette commune voisine de Mérignac. Située dans la deuxième couronne de Bordeaux, elle est proche de grands axes de communication : aéroport, rocade, liaisons autoroutières vers Paris et l’Espagne. Elle marque aussi l’entrée Nord du bassin d’Arcachon. Martignas a répondu à l’appétit des classes moyennes et supérieures souhaitant vivre à la campagne sans trop s’éloigner de la ville. Quarante années durant, les programmes pavillonnaires ont façonné son urbanisme. « Le problème, c’est qu’on a mis la charrue avant les bœufs. On a fait croître la population sans prévoir les services qui vont avec. Lorsqu’on est arrivé aux affaires en mars 2001, c’était le feu au niveau de l’école. Dès la rentrée suivante, il a fallu installer des petites classes mobiles pour pouvoir loger tous les gamins », se souvient Michel Vernejoul. Martignas a tenté de rattraper son retard. L’équipe municipale s’est attelée à restructurer les services de la mairie. Et plusieurs investissements majeurs ont été lancés : construction de la salle Gérard-Philippe au bénéfice du tissu associatif, création d’un deuxième groupe scolaire, acquisition de la plaine des loisirs Colette-Besson. Une pause est observée en cette fin de mandat, histoire de faire retomber le soufflé de la dette. Urbanisme et économie En matière d’urbanisme, un PLU (plan local d’urbanisme) a remplacé le POS (plan d’occupation des sols). « Le rôle d’un maire, ce n’est pas d’avoir le nez collé sur les chiffres mais de développer une vision globale à long terme », assure Michel Vernejoul, projeté à 2030 dans le cadre du Schéma de cohérence territoriale (Scot). Martignas vise la barre des 10 000 habitants à cette échéance. Selon le dernier recensement Insee (janvier 2013), la population est de 7 346 habitants. Classée localement parmi les villes ayant le plus fort revenu net par ménage (3 494 euros), Martignas a dû réviser son mode d’urbanisme pour retenir jeunes, seniors et familles monoparentales. En 2001, le taux de logement social était au ras des pâquerettes (2 %). Il atteint aujourd’hui 12 % quand la moyenne nationale des villes de même strate oscille entre 14 et 15 %. La densification urbaine se fait désormais à coups de petits collectifs et de lotissements de maisons de ville. Sur le plan économique, Martignas compte trois zones remplies essentiellement de petites entreprises. Au-delà de l’armée, Dassault constitue un gros pourvoyeur d’emplois (plus de 500 salariés). Sise à côté du camp de Souge, l’usine fabrique des voilures de la gamme Dassault. Une autre belle prise se profile avec la société Videlot, qui vient de racheter le site Sainte-Germaine (usine produisant de la ficelle agricole). Un projet de restructuration vise à créer une plateforme de stockage de vin, d’une capacité de 9 millions de bouteilles. Videlot appartenant à la famille Moueix, propriétaire notamment du célèbre Petrus, on peut penser qu’un nouveau Fort Knox se prépare à deux pas de Souge. Sophie Bertrand, 39 ans, commerciale « Ma société est basée ici, à Martignas, mais nous travaillons dans le domaine du nettoyage sur l’ensemble de la région. Que va apporter l’entrée de la ville dans la CUB ? Je n’en sais rien. Toutefois, j’ai l’impression que la commune de Martignas est moins développée sur le plan économique que des communes comparables, comme Saint-Jean-d’Illac. Les priorités semblent davantage axées sur le cadre de vie, la culture et les associations. » Arthur Point, 19 ans, commerçant « Il va y avoir de la nouveauté, des travaux, l’arrivée dans la CUB va apporter de la fraîcheur, du dynamisme. Néanmoins, j’espère que le côté campagne de Martignas sera préservé. C’est une ville sympa, posée, on ne se prend pas la tête. Il y a la forêt et la mer pas loin. Je peux faire du VTT et les terrains de rugby sont à deux pas. Pour les transports, ça va être la délivrance. Les jeunes pourront bouger, y compris les week-ends. » Émilie Evrard, 28 ans, salariée « Je suis venue ici par choix. Je souhaitais m’éloigner de la ville tout en restant du bon côté de… l’océan. Mon mari et moi avons d’abord habité un appartement. Puis nous avons cherché une maison pour préparer l’arrivée d’un enfant. Je voulais absolument rester à Martignas, notamment pour la qualité des services petite enfance. L’entrée dans la CUB ? Ça va nous ouvrir les portes des déchetteries. Et je suis très axée sur le recyclage. » La liane 11 arrive le 1er juillet Les premiers avantages de l’intégration communautaire seront palpables dès le 1er juillet, avec la mise en service de la liane 11 du réseau TBC. Cette ligne desservira Martignas tous les jours de 5 heures à une heure du matin. La fréquence et l’amplitude horaire seront sans commune mesure avec la desserte proposée jusqu’alors par TransGironde. La tarification sera également plus attractive. La 11 connectera aux trois lignes de tram à Pellegrin, à la Victoire et à la gare Saint-Jean. Le deuxième changement concernera la voirie. En l’occurrence, l’entretien des 55 kilomètres du réseau communal est reversé dans l’escarcelle de la Communauté urbaine. Dès le second semestre, 300 000 euros seront investis dans la réfection des voiries. À titre de comparaison, la ville y consacrait chaque année une enveloppe de 100 000 euros. S’agissant de la gestion des déchets, autre compétence transférée à la CUB, la collecte s’effectuera logiquement selon les mêmes conditions. Le contrat conclu précédemment avec le prestataire Veolia a été repris par la CUB. Ce- pendant, les Martignassais auront également accès aux divers centres de tri de la CUB. S’agissant de la fiscalité, le rattachement ne présente aucune incidence sur les impôts des ménages (taxe d’habitation, taxes foncières sur le bâti et le non bâti). En effet, la détermination de ces taux est du ressort du Conseil municipal. Une intercommunalité comme la CUB vit du versement transport et des impôts qui se sont substitués à la taxe professionnelle (la cotisation foncière des entreprises et la cotisation sur la valeur ajoutée). Sur ce point, les entreprises devraient enregistrer une hausse. À noter que pour le versement transport (2 % de la masse salariale), financé par les sociétés de plus de neuf salariés, un délai de lissage sur cinq ans sera accordé. À l’exemple des autres communes membres de la CUB, Martignas-sur-Jalle pourra négocier chaque année un contrat de co- développement avec la CUB. Nul doute que la refonte du centre-ville sera glissée dans les actions prioritaires. O. D.

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