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SAINT JEAN D'ILLAC

Article sud-ouest du 25/01/2013 : Mondi, en attente de l'expertise

Publié le 25/01/2013 à 06h00
Par
 Olivier delhoumeau 

 

En attente de l'expertise

L'avocat du personnel de l'usine Mondi Lembacel menacée de fermeture est venu, hier, à la rencontre des 104 salariés de l'établissement.

 

Hier, Me Brun (avec le dossier en main) est venu remonter le moral des salariés.


 

Hier, Me Brun (avec le dossier en main) est venu remonter le moral des salariés. (Photo O. D.)

Maître Philippe Brun, l'avocat des salariés de l'usine Mondi Lembacel, était hier à Saint-Jean-d'Illac pour rencontrer le personnel et les élus locaux. Il devait profiter de l'occasion pour échanger avec le cabinet d'expertise comptable Ecam, choisi par le CCE, afin d'évaluer la situation réelle de l'entreprise.

Chevelure blanche, verbe posé, l'homme de loi s'est présenté en fin de matinée au portail de l'usine avec un épais dossier orange sous le bras. Sur place, il a pu mesurer combien l'annonce de la fermeture du site pour cause économique désespère toujours les 104 salariés. Et pour cause, ce motif ne serait toujours pas démontré aux yeux des organisations syndicales CGT et FO.

Rencontre le 29 janvier

C'est tout l'enjeu de l'expertise en cours : déterminer si oui ou non les difficultés de Mondi sont réelles et justifient le lancement d'une procédure de licenciement. « Au regard de ce que nous connaissons déjà du dossier, la démonstration n'est pas faite », tranche l'avocat. Et ce d'autant plus que l'appréciation du périmètre économique ne se limite pas au seul établissement illacais. Il englobe l'ensemble de l'activité du groupe, en France et à l'étranger.

À ce jour, l'expert du CCE ne disposerait pas de l'ensemble des pièces réclamées pour rédiger son rapport. Logiquement, ces informations, relatives entre autres à la stratégie commerciale, auraient dû lui être communiquées le 10 janvier, lors d'un comité central d'entreprise, à Paris. Pour l'avocat, la direction générale fait sciemment de la rétention. En sera-t-il de même le 29 janvier, lors de la prochaine entrevue entre direction générale et représentants du cabinet d'expertise ? « Pourquoi vouloir gagner du temps ? Dès lors que ces documents existent, l'employeur est tenu de nous les remettre. S'il ne le fait pas, nous irons les chercher avec les dents », prévient Me Brun.

Selon lui, on serait sur le terrain d'un groupe international cherchant à renforcer sa profitabilité au détriment de la stabilité de l'emploi. « Je ne vois pas de menace sur la compétitivité. C'est si vrai que la direction a proposé au personnel de travailler moins pour gagner plus. Elle a versé, en décembre et janvier, une prime mensuelle de 750 euros par personne récompensant la continuité d'activité. Dans le même temps, plusieurs contrats ont été sous-traités ailleurs. » Il estime que cette manière de faire n'est pas le propre d'une entreprise en difficulté, menacée dans sa compétitivité.

Saisir éventuellement le juge

À la lumière du rapport d'expertise, le CCE devra in fine faire part de sa position, sachant que son avis n'est que consultatif. Si, à cette période, le motif économique défendu par les dirigeants continue d'être rejeté par les représentants des salariés, l'avocat se dit prêt à saisir le juge, en l'occurrence le tribunal de grande instance.

Par le passé, des salariés ont déjà obtenu gain de cause dans des affaires approchantes. Et l'intéressé de citer le cas de Viveo France, éditeur de logiciels bancaires. Rachetée par un groupe anglo-saxon installé en Suisse, la société était menacée de plan social. En 2011, la cour d'appel de Paris a considéré que la procédure de licenciement collectif pouvait être annulée faute de motif économique avéré. Spécialiste de la lutte contre les licenciements décidés par les entreprises en bonne santé, Me Philippe Brun attend son heure avec sérénité.

 

Vos commentaires 1

 

 

 

GUILLEMET
25/01/2013, à 15h55

Il semble bien que le contenu de cette réunion se place déjà dans la perspective d'un recours prud'homale, autrement dit d'une fermeture admise de cette usine validant l'absence de rentabilité. Des primes reçues par les salariés en contrepartie du nettoyage de l'usine, mais où est donc le fameux carnet de commande de l'entreprise, soi-disant plein ? Après l'intervention du "marchand d'illusion" municipal, la dure loi des réalités économiques revient en boomerang à tous les salariés. Difficile de s'affranchir dans cette filière industrielle internationale de la concurrence "zone dollar". Mais où sont donc les fameux repreneurs de ce site industriel ?

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